(3 CC DE COCKTAIL DE BROMPTON. 15 H.)

Caravaggio subtilise le livre que l’homme a dans les mains.

« Quand votre avion s’est écrasé dans le désert, d’où veniez-vous ?

— Je venais de quitter le Jilf Kabir où j’étais allé chercher quelqu’un. Nous étions à la fin du mois d’août 1942.

— En pleine guerre ? Il ne devait plus y avoir personne.

— Exact. Il ne restait plus que les troupes.

— Le Jilf Kabir.

— Oui.

— Où est-ce ?

— Passez-moi le livre de Kipling… Tenez…  »

Sur la couverture de Kim, une carte avec une ligne en pointillé indiquait la route qu’avaient suivie le jeune garçon et le Saint Homme. Elle ne montrait qu’une partie de l’Inde, un Afghanistan en hachures sombres, et le Cachemire, au creux des montagnes.

De sa main noire, il suit le Numi, jusqu’à ce qu’il se jette dans la mer à 23° 30’ de latitude. Il laisse glisser son doigt à dix centimètres à l’ouest, en dehors de la page, sur son torse, il touche sa côte.

Nous y sommes. Le Jilf Kabir, juste au nord du tropique du Cancer. À la frontière égypto-libyenne.

 

Que s’est-il passé en 1942 ?

J’avais fait le voyage jusqu’au Caire et j’en revenais. Je me faufilais entre les lignes ennemies et, me rappelant les vieilles cartes, je retrouvais les dépôts secrets d’essence et d’eau datant d’avant la guerre. C’est ainsi que je regagnai Uwaynat. C’était plus facile maintenant que j’étais seul. À une centaine de kilomètres du Jilf Kabir, mon camion explosa et je capotai, je le laissai rouler dans le sable, de peur qu’une étincelle me touche. Dans le désert, on a toujours peur du feu.

Le camion explosa : sans doute avait-il été saboté. Il y avait des espions parmi les Bédouins, leurs caravanes continuaient à circuler, comme des villes où l’on trouvait des épices, des logements, et des conseillers du gouvernement. En ces temps de guerre, on était sûr de rencontrer à tout moment des Anglais aussi bien que des Allemands parmi les Bédouins.

Laissant là le camion, je me mis à marcher en direction d’Uwaynat où je savais qu’un avion avait été enterré.

Attendez. Qu’entendez-vous par avion enterré ?

Autrefois, Madox possédait un vieil avion, qu’il avait réduit au strict minimum, le seul « extra » étant la bulle fermée du cockpit, indispensable si l’on survole le désert. Lors de nos séjours dans le désert, il m’avait appris à piloter et nous faisions tous les deux le tour de la bête, assujettie par des cordes, nous lançant dans de grandes théories sur la façon dont le vent la faisait tanguer ou changer de direction.

Lorsque Rupert, l’avion de Clifton, fit son apparition, l’engin de Madox, qui commençait à se faire vieux, fut abandonné sur place. Il fut recouvert d’une toile goudronnée et immobilisé, dans un renfoncement situé au nord-est du plateau de Gilfa. Au cours des années qui suivirent, le sable le recouvrit progressivement. Personne ne pensait jamais le revoir. Une nouvelle victime du désert… Quelques mois plus tard, lorsque nous traversions le ravin du nord-est, nous n’en apercevions même plus la silhouette. Désormais, l’avion de Clifton, de dix ans son cadet, était entré dans notre histoire.

C’était donc vers cet avion que vous vous dirigiez ?

Oui. Quatre nuits de marche. J’avais laissé l’homme au Caire et j’étais retourné dans le désert. Partout, c’était la guerre. Des « équipes » surgissaient. Celles de Bermann, de Bagnold, de Slatin Pasha – qui, à un moment ou à un autre, s’étaient mutuellement sauvé la vie – avaient éclaté en différents camps.

Mon camion ayant sauté, je rejoignis Uwaynat à pied. J’y arrivai vers midi et montai dans les grottes du plateau. Au-dessus du puits appelé Ain Dua.

 

« Caravaggio croit savoir qui vous êtes », dit Hana.

L’homme dans le lit ne répondit pas.

« Il dit que vous n’êtes pas anglais. Il a travaillé pendant quelque temps dans les services d’espionnage au Caire et en Italie. Jusqu’à ce qu’il se fasse prendre. Ma famille connaissait Caravaggio avant la guerre. C’était un voleur. Il croyait au « mouvement des choses ». Il y a des voleurs qui sont collectionneurs, comme certains de ces explorateurs que vous regardez de si haut. Certains hommes collectionnent les femmes et certaines femmes, les hommes. Caravaggio, lui, n’était pas comme ça. Il était trop curieux et trop généreux pour réussir en tant que voleur. Il n’est jamais parvenu à récupérer la moitié de son butin. Il pense que vous n’êtes pas anglais. »

Tout en parlant, elle observait son calme. Apparemment, il ne l’écoutait pas d’une oreille attentive. Il était perdu dans des pensées lointaines. Avec son air pensif, il rappelait Duke Ellington jouant « Solitude ».

Elle s’arrêta de parler.

 

Il atteignit un puits peu profond portant le nom d’Ain Dua. Il enleva ses vêtements, les trempa dans le puits, puis il plongea dans l’eau bleue sa tête et son corps maigre, ses membres épuisés après quatre nuits de marche. Il étendit ses vêtements sur les rochers et se mit à grimper, laissant au-dessous de lui le désert qui, en 1942, était un immense champ de bataille, puis il pénétra nu dans l’obscurité de la grotte.

Autour de lui, il reconnut les peintures qu’il avait découvertes des années plus tôt. Des girafes. Du bétail. L’homme aux bras levés, à la coiffure empanachée. Plusieurs silhouettes – des nageurs, de toute évidence. Bermann avait raison : il y avait eu jadis un lac à cet endroit. Il s’aventura dans le froid, dans la grotte des Nageurs où il l’avait laissée. Elle était encore là. Elle s’était traînée dans un coin, emmitouflée dans la toile du parachute. Il avait promis de revenir la chercher.

Pour sa part, il aurait préféré mourir dans une grotte, dans son intimité, avec les nageurs figés dans la roche autour d’eux. Bermann lui avait dit que, dans les jardins asiatiques, on pouvait regarder des rochers et imaginer que c’était de l’eau ; contempler une mare immobile, et croire qu’elle était dure comme le roc. Mais c’était une femme qui avait grandi entourée de jardins, de moiteur, de mots comme treillis ou hérisson. Sa passion pour le désert ne durerait pas. Elle avait fini par en aimer l’austérité, dans son désir de comprendre le réconfort qu’il trouvait dans cette solitude. Elle était toujours plus heureuse sous la pluie, dans des salles de bains saturées de vapeur, dans l’humidité somnolente, comme en cette nuit pluvieuse, au Caire, où elle était sortie par sa fenêtre, après avoir remis ses vêtements encore mouillés, pour retenir l’humidité. Tout comme elle aimait les traditions familiales, le cérémonial et les vieux poèmes appris par cœur. Elle aurait détesté mourir dans l’anonymat. Pour elle, il existait une tradition tangible, remontant à ses ancêtres, alors que lui avait effacé le sentier d’où il avait émergé. Il n’en revenait pas qu’elle l’ait aimé en dépit de cet anonymat.

Elle était sur le dos, dans la position d’un gisant médiéval. Je m’approchai d’elle, nu, comme je l’aurais fait dans notre chambre au sud du Caire. Je voulais la déshabiller. Je voulais encore l’aimer.

Qu’ai-je fait là de si abominable ? Ne pardonnons-nous pas tout à l’être aimé ? Nous pardonnons égoïsme, désir, perfidie. Tant que nous en sommes cause. On peut faire l’amour à une femme au bras cassé ou qui a la fièvre. Elle avait sucé un jour le sang d’une blessure à ma main tout comme j’avais goûté et avalé son sang menstruel. Il est des mots européens que l’on ne saurait traduire avec précision dans une autre langue. Felhomaly. La pénombre des tombes. Avec la connotation d’intimité entre les morts et les vivants.

Je la pris dans mes bras pour l’enlever au sommeil. Ses vêtements, des toiles d’araignée. Je bouleversai tout cela.

Je l’emportai au soleil. Je m’habillai. La chaleur des pierres avait séché mes vêtements, les rendant cassants.

J’entrecroisai mes doigts pour lui faire une selle afin qu’elle se repose. Dès que j’atteignis le sable, je la fis basculer par-dessus mon épaule. J’étais conscient de sa légèreté aérienne. J’avais l’habitude de la tenir dans mes bras. Elle avait tournoyé autour de moi dans ma chambre, comme une image humaine du ventilateur, les bras étendus, les doigts ouverts comme une étoile de mer.

Nous nous dirigeâmes ainsi vers le ravin du nord-est, là où l’avion était enseveli. Je n’avais pas besoin de carte. J’avais avec moi le réservoir de carburant, je l’avais porté depuis l’endroit où le camion s’était retourné. Trois ans plus tôt, ne l’ayant pas avec nous, nous n’avions rien pu faire.

 

« Que s’est-il passé il y a trois ans ?

— Elle avait été blessée. En 1939. Son mari s’était écrasé avec son appareil. Ce n’était pas un accident, mais un suicide ; ou plutôt un meurtre, puisque nous étions visés tous les trois. À l’époque, nous n’étions même pas amants. Je suppose qu’il avait dû avoir vent de l’affaire, d’une façon ou d’une autre.

— Elle était donc trop grièvement blessée pour que vous puissiez l’emmener avec vous ?

— Oui. Le seul espoir de la sauver, c’était que je me débrouille pour trouver de l’aide. »

 

Après tous ces mois de séparation et de colère, ils s’étaient retrouvés dans la grotte et s’étaient parlé une fois de plus comme des amants, envoyant rouler au loin le roc qu’ils avaient place entre eux, en vertu d’une convention sociale à laquelle ni l’un ni l’autre n’avaient cru.

Dans le jardin botanique, elle s’était cogné la tête contre le montant de la barrière, en signe de détermination et de rage. Trop fière pour n’être qu’une maîtresse. Pour rester secrète. Il n’y aurait pas de compartiment dans son monde. Il s’était tourné vers elle, le doigt levé. Tu ne me manques pas encore.

Ça viendra.

Au cours de leurs mois de séparation, il était devenu amer et indépendant. Il évitait sa compagnie. Lorsqu’il la voyait, il ne pouvait supporter son calme. Il appelait chez elle, parlait à son mari et l’entendait rire dans le fond. Il y avait en elle un charme sensible à tous. C’était là quelque chose qu’il avait aimé en elle. Il commença à ne plus croire en rien.

Il la soupçonnait de l’avoir remplacé. Il interprétait chacun des gestes qu’elle adressait aux autres comme une secrète promesse. Parce qu’un jour, dans le hall d’un hôtel, il l’avait vue saisir le devant de la veste de Roundell et se mettre à tirailler dessus en se moquant de lui, tandis que ce dernier grommelait quelque chose, il suivit l’innocent fonctionnaire pendant quarante-huit heures, afin de savoir s’il y avait autre chose entre eux. Il n’avait plus confiance dans les derniers mots tendres qu’elle avait eus pour lui. Elle était soit avec lui, soit contre lui. Elle était contre lui. Il ne pouvait même pas supporter ses ébauches de sourire. Si elle lui tendait un verre, il refusait d’y toucher. Si au dîner elle lui montrait une coupe dans laquelle flottait un lys du Nil, il refusait de regarder. Encore une de ces foutues fleurs… Elle avait un nouveau groupe d’amis intimes qui les excluait, son mari et lui. On ne revient jamais à son mari. De l’amour et de la nature humaine, il savait au moins ça.

Il acheta des feuilles de papier à cigarettes brun, les colla à certains passages des Histoires qui relataient des guerres ne présentant pour lui aucun intérêt. Il fit la liste de tous les griefs qu’elle avait contre lui. Il les colla dans le livre, ne s’accordant que la voix de celui qui observe. De celui qui écoute. Du « il ».

Au cours des jours qui précédèrent la guerre, il s’était rendu une dernière fois dans le Jilf Kabir pour évacuer la base. Clifton devait aller le rechercher. Le mari que tous deux avaient aimé, jusqu’à ce qu’ils commencent à s’aimer.

Au jour dit, Clifton alla le chercher en avion à Uwaynat, vrombissant en rase-mottes dans l’oasis perdue, arrachant leurs feuilles aux buissons d’acacias dans son sillage. Le Moth se faufilait dans les dépressions et les passes tandis que, du haut de la butte, il lui adressait des signaux avec de la toile bleue goudronnée. Puis l’avion piqua du nez dans sa direction avant d’aller s’écraser une quarantaine de mètres plus loin. Une ligne bleue de fumée s’éleva en spirale du train d’atterrissage. Il n’y eut pas d’incendie.

Un mari devenu fou. Les tuant tous. Se tuant avec sa femme. Et lui aussi, du même coup, puisqu’il n’y avait plus moyen de sortir du désert.

Seulement, elle n’était pas morte. Il dégagea le corps, l’arracha à l’emprise de la ferraille de l’avion. À l’emprise de son mari.

 

Comment en es-tu venu à me haïr ? murmure-t-elle dans la grotte des Nageurs, bravant la douleur que lui causent ses blessures. Un poignet cassé. Des côtes brisées. Tu as été terrible avec moi. C’est ce qui a éveillé les soupçons de mon mari. Une chose que je n’arrive toujours pas à supporter, chez toi, c’est quand tu disparais dans les déserts ou les bars.

Tu m’as abandonné à Groppi Park.

Parce que tu ne voulais plus de moi, comme du reste d’ailleurs.

Parce que tu disais que ton mari devenait fou. Eh bien, il est devenu fou.

Pas avant un bon moment. En fait, je suis devenue folle avant lui. Tu as tué tout ce qui était en moi. Embrasse-moi, veux-tu. Cesse de te défendre. Embrasse-moi, et appelle-moi par mon nom.

Leurs corps s’étaient connus dans les parfums ou dans la sueur, dans leur ardeur à hasarder une langue, une dent sous cette fine pellicule, comme pour capter l’être intime et se l’arracher mutuellement pendant l’amour.

Il n’y a plus ni talc sur son bras, ni eau de rose sur sa cuisse.

 

Tu te prends, à tort, pour un iconoclaste. Tu ne fais que changer de place, ou remplacer ce que tu n’as pas. Si tu échoues, tu te replies sur autre chose. Rien ne te change. Combien de femmes as-tu possédées ? Je t’ai quitté parce que je savais que je ne pourrais jamais te faire changer. Je te revois, dans la pièce, parfois immobile, parfois muet, comme si révéler un centimètre de plus de ton être intime eût été haute trahison.

Dans la grotte des Nageurs, nous avons parlé. Nous n’étions qu’à deux degrés de latitude de Koufra, un endroit sûr.

 

Il fait une pause et tend la main. Caravaggio place un comprimé de morphine dans la paume noire, celui-ci disparaît dans la bouche sombre de l’homme.

 

Je traversai le lac asséché qui menait à l’oasis de Koufra, je n’avais avec moi que des tuniques afin de me prémunir contre la chaleur de la journée ou la fraîcheur de la nuit, mon livre d’Hérodote était resté avec elle. Trois années plus tard, en 1942, je me rendis à pied avec elle jusqu’à l’avion enseveli, portant son corps comme s’il s’agissait de l’armure d’un chevalier.

Dans le désert, les instruments de survie sont souterrains : repaires de troglodytes, eau dormant dans une plante, munitions, avion. Par 25° de longitude est et 23° de latitude nord, je creusai du côté de la toile goudronnée et vis émerger le vieil avion de Madox. Il faisait nuit mais je transpirais, malgré la fraîcheur de l’air. J’allai vers elle avec la lampe à pétrole et m’assis un moment auprès de l’ombre que dessinait sa tête inclinée. Deux amants, un désert. Étoiles ou clair de lune, je ne m’en souviens pas. Partout ailleurs, c’était la guerre.

L’avion sortit du sable. N’ayant rien eu à manger, j’étais faible. La toile était si lourde que je ne parvenais pas à la tirer du sol, et que je dus la découper.

Le lendemain matin, après deux heures de sommeil, je la portai dans le cockpit. Je démarrai le moteur, il reprit vie. Nous bougeâmes puis nous glissâmes dans le ciel. Des années trop tard.

 

La voix se tait. Le brûlé regarde droit devant lui, avec ce regard concentré que donne la morphine.

L’avion est maintenant dans son champ de vision. La voix lente le porte avec effort au-dessus de la terre, le moteur a des ratés, le linceul se déploie dans l’air, le cockpit est plein de bruit, ce bruit épouvantable, après des jours de marche silencieuse. Il regarde vers le bas et voit de l’huile couler sur ses genoux. Une branche se détache de son chemisier. Acacia et os. À quelle hauteur est-il, au-dessus de la terre ? À quelle profondeur, au-dessous du ciel ?

Le train d’atterrissage effleure le haut d’un palmier, il remonte en spirale. L’essence se répand sur le siège, son corps glisse dessus. Un court-circuit provoque une étincelle, les brindilles sur son genou prennent feu. Il la tire sur le siège à côté de lui. Il tente d’enfoncer le pare-brise du cockpit, celui-ci ne bouge pas. D’un coup de poing il fêle le verre et finit par le briser, huile et flammes se répandent en tournoyant. À quelle profondeur est-il au-dessous du ciel ? Elle s’effondre. Les brindilles d’acacia, les feuilles, les branches qu’elle serrait dans ses bras se répandent. Ils commencent à disparaître, aspirés par l’air. L’odeur de morphine sur sa langue. Caravaggio dans le lac noir de sa pupille. Il monte et descend, comme le seau d’un puits. Son visage est maculé de sang. Il pilote un avion qui se décompose. La toile des ailes se déchire avec la vitesse. Charogne. À quelle distance était le palmier ? À combien de temps cela remontait- il ? Il tente de soulever ses jambes qui trempent dans l’huile, mais elles sont si lourdes. Il est incapable de les soulever. Il est âgé. Tout à coup. Las de vivre sans elle. Il ne peut pas s’allonger dans ses bras, assuré qu’elle montera la garde jour et nuit tandis qu’il dort. Il n’a personne. Ce n’est pas le désert que j’épuise, mais la solitude. Plus de Madox. La femme métamorphosée en feuilles et en brindilles. Le verre brisé béant au ciel, mâchoire au-dessus de lui.

Il se glisse dans le harnais du parachute imprégné d’huile, pivote pour se retrouver la tête en bas, se dégage du verre tandis que le vent plaque son corps en arrière. Ses jambes se libèrent alors de tout ce qui les retenait, et il est dans l’air, éblouissant, sans savoir pourquoi il est éblouissant, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il est en feu.

Le patient anglais: L'homme flambé
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